La Vraie Différence Entre une Émotion et un Trouble Mental – Cours de psychologie #8
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de ressentir une tristesse tellement profonde ou une anxiété tellement forte que vous vous êtes demandé si c’était encore normal ? Ça, c’est une question quand même très importante parce qu’on a tous des émotions plus ou moins intenses. Mais où est-ce qu’on trace vraiment la ligne entre une réaction normale et ce que l’on appelle un trouble mental ? Et bien dans cette vidéo, on va voir ensemble ce qui différencie une émotion mè très forte d’un véritable trouble psychologique. Et pour ça, on va essayer de comprendre les critères qu’utilisent les professionnels, comment ils mettent de l’ordre dans tout ça et surtout on va voir que non, un trouble mental c’est pas juste dans la tête. Et comme d’habitude, restez bien jusqu’à la fin parce que je vous ai préparé un petit quiz pour vérifier que vous avez tout bien compris. Alors, si vous êtes prêts, c’est parti. Alors juste avant de commencer et je précise bien que ce que je vais dire dans cette vidéo, c’est juste à titre éducatif et qu’évidemment seul un ou une professionnel formé peut vous donner un vrai diagnostic. Donc ceci étant dit, on va commencer directement par la question qui est peut-être la plus importante de toutes. Où est-ce qu’on trace la ligne entre le normal et le pathologique en psychologie ? C’est quoi en fait la vraie différence entre une émotion même très forte et ce que l’on appelle un trouble mental ? Et bien le truc c’est qu’un trouble c’est pas juste une version plus intense d’une émotion. C’est une condition qui est beaucoup plus complexe et qui vient perturber en profondeur la vie d’une personne. Donc pour éviter de tout mélanger, les psychologues et les psychiatres ne vont pas juste se fier à leur intuition. Ils vont utiliser une sorte de grille d’analyse, un cadre de référence qu’on appelle souvent la règle des 4D. Le premier D, c’est la détresse. Là, on parle pas juste d’un petit coup de mou d’un petit chagrin. La détresse, c’est vraiment une souffrance psychologique qui est significative, qui est profonde et qui est douloureuse pour la personne qui la vit. C’est un poids constant. Le deuxème D, c’est le dysfonctionnement. Ça, c’est un autre point très important. Est-ce que la situation, elle empêche la personne de fonctionner normalement dans sa vie de tous les jours ? Voyez, par exemple, est-ce que ça l’empêche d’aller au travail, de suivre ses cours, de maintenir ses relations avec ses amis ou même de s’occuper de son hygiène ? Si la réponse est oui, alors c’est un indice qui est quand même très fort. Ensuite, on a le 3e D, la déviance. Alors, ce mot, il est un petit peu chargé, mais en psychologie, ça veut juste dire que les pensées ou les comportements de la personne sont statistiquement rares. Ça veut dire qu’ils s’écartent de ce que la plupart des gens font ou pensent dans une culture donnée. Vous voyez, la déviance ici, c’est pas un jugement de valeur ou un jugement moral. Et enfin, le 4e D, c’est le danger. Est-ce que la personne représente un risque à la fois pour elle-même et aussi pour les autres ? Donc ça, ce sont nos 4D. Mais la règle la plus importante, c’est qu’aucun de ces D ne suffit à lui tout seul. Par exemple, on peut être déviant parce qu’on est un génie sans pour autant avoir des troubles. Pour qu’on commence vraiment à se poser la question d’un trouble, il faut obligatoirement que la détresse ou le dysfonctionnement soit présent. Et pour finir, il y a un tout dernier critère qui peut venir compléter tout ça, c’est la durée. Parce que avoir tous ces symptômes pendant 2 jours après un coup dur, ça ça peut être une réaction plutôt attendue. Mais pour qu’on parle vraiment de trouble, il faut que ça s’installe dans le temps. Par exemple, pour un épisode dépressif majeur, ces critères, ils doivent être présents pendant environ 2 semaines. Donc vous voyez, c’est cet ensemble de facteurs, les 4D et la durée qui permet au professionnels de faire la différence entre une petite vague passagère et ce qui est vraiment une véritable tempête intérieure. Bon, maintenant qu’on a une idée un peu plus claire de ce qui définit un trouble, on peut se poser une autre question. Comment on s’y retrouve là-dedans ? Comment on fait pour ne pas tout confondre ? Bon, vous vous doutez bien que pour mettre de l’ordre là-dedans, les professionnels de la santé neent pas à vue. En fait, ils s’appuent sur des manuels de référence très précis qui sont un peu comme les dictionnaires de la psychologie clinique. Alors, il y en a surtout deux que vous devez connaître. Le premier et c’est sans doute le plus célèbre, c’est le DSM. Sa version la plus récente, c’est le DSM5 TR qui date de 2022. Ça, c’est le manuel de référence de l’Association américaine de psychiatrie. L’autre grand manuel, c’est la CIM ou l’ICD en anglais. Ça c’est la classification internationale des maladies qui est publiée par l’Organisation mondiale de la santé et sa dernière version, la CIM11, elle est entrée en vigueur en 2022 et elle bénéficie chaque année d’une mise à jour. Bon, tout ça c’est bien beau, mais à quoi ça sert concrètement ? En fait, le but c’est pas du tout de coller des étiquettes aux gens. Le but c’est plutôt d’établir un langage commun, c’est-à-dire que deux médecins à Paris et à New York puissent parler exactement de la même chose en utilisant les mêmes critères. Vous voyez, c’est ce qui permet de poser un diagnostic fiable et derrière ça de proposer le soin le plus adapté. Donc pour vous donner une idée concrète, ces manuels, ils organisent les troubles en grande famille. Par exemple, on a la famille des troubles anxieux. Là-dedans, on trouve le trouble d’anxiété sociale que l’on appelait avant la phobie sociale. Et ça, c’est quand la peur d’être jugée par les autres devient tellement intense qu’elle en est paralysante. Comme on en a déjà un petit peu parlé, on a aussi les troubles dépressifs et les troubles bipolaires. Et d’ailleurs, ça c’est un des grands changements du DSM5. c’est que avant on mettait tout ça sous l’étiquette de trouble de l’humeur, mais maintenant on les sépare bien. D’un côté, la dépression et de l’autre le trouble bipolaire qui se caractérise par une alternance entre des épisodes dépressifs et des phases où l’énergie est vraiment très élevée. On parle aussi d’hypomanie si c’est une énergie très haute qui dure quelques jours mais sans vous couper de la réalité et de manie si là ça devient vraiment très intense. Et on peut citer aussi le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques. Ça c’est un ensemble de termes qui désigne des conditions qui peuvent entraîner une perte de contact avec la réalité. Donc vous voyez, ce système c’est quand même très rigoureux et surtout ça permet de nommer le mal pour mieux le comprendre et mieux le soigner. Et alors maintenant qu’on a vu ce qu’est un trouble et comment on le classe, la question qu’on peut se poser c’est d’où est-ce que ça vient ? Pourquoi est-ce que certaines personnes développent des troubles mentaux et pas d’autres ? Déjà, il faut préciser quelque chose de très important, c’est que non, un trouble mental, c’est pas juste dans la tête et c’est certainement pas non plus un manque de volonté ou une faiblesse de caractère. Ça, c’est une vision complètement dépassée. Et la réalité, comme toujours, maintenant vous commencez à être habitué, elle est beaucoup plus nuancée. En fait, pour comprendre les origines d’un trouble, le modèle qui est largement adopté par les scientifiques et les cliniciens aujourd’hui, il a été proposé en 1977 par un médecin qui s’appelait George Angel. Ce modèle, c’est le modèle biopsychosocial. Bon, ça peut paraître un peu barbare comme nom, mais vous allez voir, en fait, c’est très logique. L’idée, c’est qu’un trouble mental, ça n’a jamais qu’une seule cause, mais c’est plutôt le résultat de l’interaction entre trois types de facteurs. D’abord, on a les facteurs bio pour biologique. Ça, ça inclut notre bagage génétique. Donc, on peut avoir des prédispositions familiales qui nous rendent plus vulnérables à certains troubles. Et puis, ça concerne aussi la chimie dans notre cerveau avec le fonctionnement de nos neurotransmetteurs comme la sérotonine ou la dopamine par exemple. Ensuite, il y a les facteurs psychos pour psychologique. Là, on va parler de notre histoire personnelle, des événements de notre vie qui nous ont marqué. Ça peut être un traumatisme, du harcèlement, des échecs répétés et puis ça inclut aussi nos schémas de pensée, notre manière de voir le monde, de gérer nos émotions et puis de faire face au stress. Et enfin, il y a les facteurs sociaux qui concernent notre environnement. Est-ce qu’il y a un bon soutien familial et amical ? Est-ce que l’on vit dans la précarité ? Est-ce que notre travail est une source d’épanouissement ? Ou à l’inverse, est-ce que c’est une source de stress ? Tout ça, ça joue un rôle très important. Mais pour que ce soit plus clair, on va prendre un exemple concret. Vous voyez, imaginez une personne qui a une vulnérabilité génétique à la dépression. Ça, c’est le facteur bio. Si cette personne, elle vit un deuil ou une perte d’emploi, donc un facteur psycho, et qu’en plus elle se retrouve très isolée sans personne à qui parler, c’est-à-dire un facteur social, et bien la combinaison de ces trois éléments, ça peut déclencher un épisode dépressif. Donc vous voyez encore une fois, c’est vraiment l’interaction de ces trois dimensions qui crée le terreau pour le trouble. Et voilà, maintenant vous savez qu’un trouble mental c’est pas juste une émotion plus forte mais que c’est une condition complexe qu’on peut tenter d’expliquer grâce au modèle biopsychosocial. Pour être sûr que vous avez bien tout retenu sur les 4D, le DSM et tout le reste, le quiz vous attend juste en dessous dans le commentaire épinglé. Et n’oubliez pas de me dire votre score.
Vous vous demandez où se situe la frontière entre une émotion intense et un véritable trouble psychologique ? Cette vidéo explore en détail les critères utilisés par les professionnels pour faire la distinction. Nous aborderons la règle des “4 D” (Détresse, Dysfonctionnement, Déviance, Danger) ainsi que l’importance de la durée pour définir ce qui est pathologique. Nous verrons également comment les troubles sont classifiés dans des manuels de référence comme le DSM-5 et la CIM-11, en citant des exemples concrets (troubles anxieux, dépressifs, bipolaires). Enfin, nous analyserons les origines complexes d’un trouble mental à travers le modèle bio-psycho-social, qui montre que la cause n’est jamais unique mais une interaction de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Un cours essentiel pour les étudiants en psychologie (licence, bac) et tous les curieux qui souhaitent mieux comprendre la santé mentale.
Chapitres :
0:00 – Introduction
0:44 – Normal ou Pathologique ?
3:17 – Comment classer les troubles psychiques ?
5:32 – Le Modèle Bio-Psycho-Social
Music by kaveesha Senanayake from Pixabay
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#éducation #psychologie
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Si vous voulez aller un peu plus loin et ancrer les connaissances de la vidéo, voici trois petites questions pour vous entraîner 😃
Jouez le jeu : écrivez votre réponse (ex: B, A, C) en commentaire SANS REGARDER les autres d'abord ! 😉
Question 1 : Parmi les "4 D", lequel est une condition indispensable pour commencer à envisager un trouble mental ?
A) La Déviance (comportement statistiquement rare)
B) Le Danger (risque pour soi ou les autres)
C) Le Dysfonctionnement (difficulté à fonctionner au quotidien)
Question 2 : Quel est le manuel de classification publié par l'Association Américaine de Psychiatrie ?
A) La CIM-11
B) Le DSM-5-TR
C) Le modèle bio-psycho-social
Question 3 : Le modèle expliquant qu'un trouble résulte de l'interaction de plusieurs types de facteurs s'appelle :
A) Le modèle des 4 D
B) Le modèle social et psychologique
C) Le modèle bio-psycho-social
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